• Le mot a été lâché par le président de la République et conforté par son ministre de l’Intérieur: « Les terroristes servent des intérêts étrangers, des capitales étrangères et des dirigeants étrangers ». S’il ne s’agit pas d’une réaction émotive, de qui parle-t-on ?

    Difficile de considérer Oussama Ben Laden ou Ayman Edhawahiry comme étant des dirigeants étrangers ou les représentants de « capitales étrangères », c’est-à-dire, dans le langage diplomatique et journaliste usuel, des Etats. Personne ne prend de gants avec ceux-là pour les désigner comme des terroristes. Alors à qui pensait Abdelaziz Bouteflika en désignant des « capitales étrangères » et des « dirigeants étrangers » ?

    L’Iran ? Outre que le régime des mollahs n’a pas d’atomes crochus avec les radicaux salafistes, on peut constater que, contrairement à la décennie 90 où l’on ne manquait pas de le désigner comme un soutien au terrorisme, les rapports entre Alger et Téhéran sont plutôt bons et que sur de nombreuses questions ils sont dans la convergence d’intérêts. Mieux, lors de sa dernière visite, Ahmadinejad a reçu un appui remarqué de la part du Président sur le délicat dossier nucléaire qui oppose l’Iran aux Occidentaux, Etats-Unis en tête. Téhéran, en dépit de la manière dont elle est présentée dans les médias occidentaux, a une attitude très rationnelle. Elle n’a pas de raison objective de créer des problèmes à l’Algérie et à son gouvernement.

    Le Maroc ? On peut supposer qu’il est désormais suffisamment brûlé par le fléau pour qu’il ne se risque pas à jouer avec ce feu. Qui alors ?

    Les Américains ? Voilà une thèse déjà suggérée par Louisa Hanoune, à la suite de l’épisode de « l’alerte imminente » aux attentats lancée par l’ambassade des Etats-Unis en avril dernier et qui avait provoqué des scènes de panique dans la capitale. C’était dans un meeting public. La présidente du PT avait affirmé que les attentats contre le Palais du gouvernement et le commissariat de Bab-Ezzouar n’étaient pas du « terrorisme aveugle » mais une attaque ciblant « l’Etat algérien ». Ses arguments ? La « renationalisation » des hydrocarbures découlant de l’abrogation de la loi sur les hydrocarbures libéralisée qui déplairait à Washington, son refus d’accepter la présence de bases étrangères.[/b] C’est le privilège de celui qui n’exerce pas de fonctions officielles que de pouvoir exprimer ses convictions et analyses sans grandes contraintes que celles de la vraisemblance. Yazid Zerhouni avait à l’époque évité d’aller sur le terrain de Louisa Hanoune en recourant à une formule imagée pour exprimer sa colère: « Ils nous prennent pour des canards sauvages ! ».

    [b]Mais ce n’est pas un secret de dire qu’il ne manque pas de gens à partager les suspicions exacerbés de Hanoune, même s’il est clair qu’on est dans le domaine de la présomption et non celui de l’information. Même la « qaïdisation » du GSPC a été perçue comme une forme d’américanisation du jeu
    , qui serait celle d’un activisme radical sans attaches nationales qui justifierait la réponse « antiterroriste globale » des Américains. Et qui couvrirait aussi, « en dernière instance », diraient les marxistes, des appétits économiques comme l’énergie et les matières premières. Bien sûr, il y a beaucoup d’éléments qui ne cadrent pas avec cette lecture qui est une prise de position politique et non de l’information.

    Alors, quelles sont donc ces capitales étrangères ? Il faudra se contenter de l’équivoque de la situation, car ni Bouteflika ni Zerhouni ne semblent en mesure d’aller plus loin dans la désignation « des intérêts étrangers, des capitales étrangères et des dirigeants étrangers » qui profitent des actes terroristes. Si c’est un langage codé, il a peut-être été compris par les destinataires.

    « Il n’y a personne en Algérie qui pourrait tirer profit de ce genre d’attentats », a dit Zerhouni, comme s’il incitait à regarder ailleurs. Mais on n’est pas très avancé d’entendre dire que l’Algérie est « revenue en force sur la scène internationale, notamment dans le domaine économique » et que « cela a peut-être gêné certains intérêts étrangers ».

    quotidien-oran.com


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  • Jimmy Carter appelle les USA et l'UE à réconcilier Fatah et Hamas
    Article original paru dans le International Herald Tribune.

    Selon l'ancien président Jimmy Carter, les USA l'Europe et Israel doivent mettre un terme a leur politique favorisant le Fatah au détriment du Hamas, faute de quoi ils condamnent le peuple palestinien à une aggravation du conflit entre les mouvements rivaux.

    S'adressant à un auditoire de défenseurs des droits de l'homme irlandais, l'ancien prix Nobel de la Paix a jugé que le refus du président Bush d'accepter la victoire électorale du Hamas en janvier 2006 était « criminel ».

    Jimmy Carter juge que le Hamas, en dehors du fait d'avoir gagné un mandat électoral incontestable qui aurait du lui permettre de diriger le gouvernement, avait fait la preuve d'une meilleure organisation tant politique que militaire lors de sa confrontation avec le Fatah.

    Il considère que le consensus israelo-américain pour reprendre les aides directes au nouveau gouvernement Abbas en Cisjordanie, tout en les refusant à la bande de Gaza contrôlée par le Hamas constituait une « tentative de diviser les palestiniens en deux peuples. »

    L'ancien président qui s'exprimait dans le cadre du huitième Forum annuel pour les Droits de l'Homme d'Irlande, a rappelé que les observateurs du Carter Center, l'ONG qu'il anime, avaient suivi l'élection de janvier 2006 où le Hamas a remporté 42% des voix et une majorité des sièges au parlement.

    Ces élections ont été « régulières et sincères », dit-il, et le Hamas les a remporté grâce à une méthode « avisée de sélection des candidats », alors que le Fatah, divisé et corrompu, présentait plusieurs candidats pour le même siège.

    Loin d'avoir encouragé le Hamas dans sa transition vers la vie politique parlementaire, Israël et les USA, avec l'accord de l'Union Européenne, ont cherché à renverser le résultat des urnes, en écartant le Hamas et en aidant Abbas à conserver les rênes du pouvoir politique et militaire.

    « Cette conduite était criminelle », a-t-il déclaré lors de la conférence de presse tenue après sa conférence.

    « Les Etats-Unis et Israel ont décidé de punir le peuple de Palestine, et ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour empêcher un compromis entre Hamas et Fatah. »

    Jimmy Carter a souligné que les USA et d'autres acteurs avaient fourni aux forces de sécurité du Fatah à Gaza un armement de meilleure qualité en espérant que celui-ci voudrait « vaincre le Hamas ». Mais si le Hamas a défait le Fatah, c'est grâce à sa « supériorité et à sa discipline ».

    Pour lui, les plans pour reprendre les aides internationales à la Cisjordanie, tout en restreignant celles de Gaza, auraient pour effet d'emprisonner 1,4 millions d'habitants. Il a appelé à ce que les deux territoires soient traités de la même manière.

    Il a également mis en garde contre « cette tentative pour diviser les palestiniens en deux peuples » qui constitue un « pas dans la mauvaise direction ». « Tous les efforts de la communauté internationale devraient viser à réconcilier les deux, mais aucun effort n'est fait de l'exterieur afin de les amener à se rassembler. »
    Vendredi 22 Juin 2007
    Source : http://www.alterinfo.net

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  • Il n’y a pas à dire on ne peut plus critiquer les dirigeants d’Israël pour ce qu’ils font subir au peuple palestinien. Prix Nobel ou pas ! Un lecteur me disait en privé : « Tu vas voir qu’ils vont nous faire le coup du "mais il n’a plus toute sa tête, il commence à se faire vieux, il est presque sénile Carter... coupons lui le respirateur artificiel et la pompe à flouze"....Pauvre homme. Ce lecteur avait tout compris.

    Tout cela parce que cet homme a osé décrire les abominables sévices, les oppressions et les persécutions que doivent subir tous les jours les Palestiniens dans les territoires occupés par l’État hébreux. Il dénonce aussi le rigide système de laissez-passer et la ségrégation stricte entre citoyens palestiniens et colons juifs en Cisjordanie…de plus il rajoute dans son livre, que ce qui se passe en Palestine est plus oppressant que quand les noirs vivant en Afrique du Sud au temps de l’apartheid, devaient subir la loi de la communauté blanche.

    Jimmy Carter, prix nobel de la paix et ancien président américain a toutefois sans ambages affirmé "Le silence est quasi universel dès lors qu’il s’agit d’une possible critique des politiques que mène actuellement le gouvernement israélien", a-t-il observé devant la presse à Atlanta (Géorgie). Il ne devait pas s’attendre de passer à la moulinette de la part des groupes néo-sionistes. Il se défend tout de même en répondant à ces groupes « J’affirme pourtant que le terme d’apartheid se justifie par les barrières grillagées, les détecteurs électriques et les blocs de béton installés par Israël le long de la frontière avec la Cisjordanie ».

    Et bien c’est fait ! La critique dont nous parlions vient de tomber. Et encore une fois par ceux qui défendent leur os comme des chiens enragés. Un juriste juif américain, Alain Dershowitz a qualifié le titre du livre de Jimmy Carter comme « indécent » et sur le site d’achat de livres en ligne « Amazon.com » nous pouvons y lire plusieurs commentaires qui qualifient M.Carter d’antisémite.

    De plus, comme nous pouvions encore une fois nous y attendre, le Centre Simon Wiesenthal, l’un des principaux groupes au monde de défenses des intérêts Juifs, a lancé une pétition contre le père des accords de Camp David qui avait forgé la paix entre l’Égypte et Israël en 1978. « Jimmy Carter est devenu l’un des critiques les plus féroces d’Israël » affirme le Centre Simon Wiesenthal et ce centre poursuit sur sa lancée raciste, J .Carter, avec ce livre est devenu « un porte-parole virtuel de la cause palestinienne ». Et alors, il serait peut-être temps que des hommes ayant quelques écoutes, puissent enfin dire la vérité sur ce qui se passe au Proche-Orient.

    Mais cette attaque mensongère de la part du Centre Simon Wiesenthal ne s’arrête pas là, bien au contraire. Voyons comment il s’y emploie. La pétition dont nous parlions au début, est destinée « à rappeler respectueusement à M. Carter que la vrai raison pour laquelle il n’y a pas la paix au Proche-Orient est à cause du terrorisme et du fanatisme perpétuel des Palestiniens ». 16,000 signatures de fanatiques ont été paraît-il reçues.

    Essayons de décortiquer cette dernière assertion du Centre Simon Wiesenthal. Tout d’abord avant de calomnier M. Carter, il s’adresse à lui très « respectueusement » Voilà bien la dialectique mielleuse des néo- sionistes. En sus, comment peut-on affirmer que seuls les palestiniens sont des terroristes empêchant la paix, alors que les vrais terroristes fanatiques dans cette région sont avant tout les dirigeant de l’état d’Israël, qui depuis 58 ans rodent une stratégie de grappillage et de pourrissement.

    Cette tactique qu’Israël a jouée finement depuis sa création finit par porter ses fruits : Le peuple palestinien se meurt, spolié ouvertement à la face du monde, épilogue d’une farce qui dure comme je le disais, depuis plus d’un demi-siècle, que d’aucuns appellent "processus de paix au Moyen-Orient". Jamais expression n’aura été aussi cynique et naïve. Les Palestiniens n’ont pas droit à leur terre, pas le droit de se déplacer, de manger à leur faim, pas le droit de vivre dans leurs maisons, pas le droit de contester, pas le droit de résister. Ils n’ont que le droit de mourir, dans une indifférence qui devient générale.

    Simon Wiesenthal, ancien chasseur de nazis et fondateur du Centre Simon Wiesenthal, ce centre voudrait nous faire croire le contraire de la réalité. Nous sommes habitués d’entendre ceux qui partagent les politiques des dirigeants d’Israël, de continuellement ramener une pseudo victimisation de l’État hébreux. Pour poser la cerise sur le gâteau, l’un des collaborateurs de Jimmy Carter, l’ancien directeur du Centre Carter, M. Kenneth Stein, a rompu publiquement toutes relations avec M. J. Carter, supputant que son livre est bourré d’erreurs. Ben voyons donc, tout le monde sait que Carter est incapable, tout comme nous, de voir ce qui se passe au Proche-Orient. Nous sommes tous des imbéciles…seuls les néo-sionistes ont raison et cela depuis des décennies.

    Personnellement, je me suis procuré le livre de M. Carter « Palestine : Peace, not Apartheid » et je n’ai lu nulle part quelques phrases erronées ou mensongères. Je ne vois donc vraiment pas pourquoi l’inquisition néo-sioniste en fait un procès en sorcellerie ? Quoique je les comprenne ces pauvres…ils sont tellement attaqués de toutes parts par leurs frères Palestiniens et délaissés par l’administration Bush. Ils n’ont rien pour se défendre…et ils vont finir par nous faire pleurer.

    On ne voit pas quel pouvoir, quel évènement, quel miracle même, permettrait aux Palestiniens de recouvrer leurs droits territoriaux, de permettre le retour des exilés de force, de devenir un état souverain, tant que des fanatiques comme ceux qui dirigent présentement l’État hébreux, et ceux qui les appuient dans la diaspora juive auront pleins pouvoirs, les Palestiniens auront peu de chance de vivre en paix en toute égalité avec un État qui ne prône que la colonisation sauvage.
    Source : http://revoltes.free.fr/spip.php?article1136
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  • La colère des Marocains contre les États-Unis est à son paroxysme après que la représentation diplomatique américaine eut décidé de fermer son consulat général à Casablanca, mais c’est surtout la déclaration de l’ambassadeur indiquant que le Conseil royal des affaires sahraouies ne sera pas convié aux négociations avec le Polisario.

    Habituellement très réservé dans ses positions vis-à-vis de Washington, l’allié stratégique, la presse marocaine, notamment les journaux L'Économiste et Al Nahar Al Maghribia, s’en est sévèrement prise à l’ambassadeur américain à Rabat.
    Si la décision de ce dernier d’envoyer les Marocains désireux d’acquérir le visa d’entrée aux États-Unis chez les pays limitrophes pour l’obtenir a constitué le point de départ de la colère marocaine, l’annonce par le même diplomate que le  Conseil royal consultatif pour les affaires sahraouies (Corcas) ne prendra pas part aux discussions entre le Maroc et le Front Polisario aura été la goutte qui a fait déborder le vase pour le Makhzen.
    Cette déclaration consacrant la position du seul représentant du peuple sahraoui du Front Polisario met l’organe fantoche, créé de toutes pièces par le Makhzen, Corcas, hors jeu en ne lui reconnaissant aucune représentativité. Pour Al Nahar Al Maghribia, le cadre de négociations préconisé par Thomas Riley, l’ambassadeur américain, est “inacceptable”, car, ajoute-il, “il est hors de question de tourner le dos aux Sahraouis de l'intérieur”. Plus grave encore, le journal accuse le diplomate d’ignorer totalement “la constitution sociologique et tribale de la société sahraouie”. Il faut dire que cette surprenante sortie médiatique de Riley n’était guère attendue par Rabat, qui espérait un soutien américain sans faille pour conforter sa position, particulièrement après le forcing de Washington au Conseil de sécurité pour faire accréditer le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental.
    Quant à L'Économiste, il s’est chargé de critiquer violemment la décision des États-Unis, demandant aux Marocains d'adresser leurs demandes de visa “auprès des ambassades des États-Unis dans les pays voisins” en raison de la fermeture du consulat général de Casablanca suite à l’attentat terroriste ayant visé cette structure le 14 avril dernier. “C'est la gifle la plus grave que le gouvernement marocain ait reçue. Et qui plus est, elle provient du gouvernement d'un pays supposé ami”, écrivait l’éditorialiste de la publication. Poursuivant sa diatribe, il dénoncera le silence complice du gouvernement marocain : “Un tel communiqué ne peut que faire croire que le Maroc vit de graves problèmes de sécurité au point que les Marocains devront se rendre dans les pays voisins pour demander un visa... Difficile d'imaginer humiliation plus grande pour les Marocains. Nous aurions souhaité que le gouvernement réagisse, proteste ou, au moins, demande des explications, mais (...) il a encaissé la gifle et s'est tu”. Pourtant, selon lui, “le Maroc est un pays sûr et (...) cette mesure est de la véritable désinformation. Il faut rappeler à l'ambassade des États-Unis au Maroc que si terrorisme il y a dans le monde, c'est parce que les Américains mènent une politique sournoise et inique à l'égard du monde arabe et musulman”. En position de faiblesse, le Maroc s’est donc abstenu de réagir officiellement, laissant le soin à ses relais de le faire pour montrer son mécontentement.
    (liberte-algerie.com)


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  • « Des agents de la CIA m’ont parlé »

    Un nouveau pavé de 70 pages dans la mare des vols secrets de la CIA en Europe. Une année, quasiment jour pour jour, après la présentation de son premier rapport sur les activités illicites de l’agence de renseignement américaine sur le vieux Continent, le conseiller aux Etats radical tessinois et rapporteur du Conseil de l’Europe va divulguer le deuxième volet de son enquête le 8 juin prochain à Paris.

    Quelles seront les grandes lignes de votre second rapport ?

    Nous serons en mesure de renforcer les affirmations du premier rapport qui a été publié le 7 juin 2006 sur les activités secrètes de la CIA en Europe notamment, grâce à de nouvelles pièces et surtout avec des témoignages d’agents secrets de la CIA. Ils m’ont parlé parce qu’ils trouvent dégueulasse ce qui se passe. Cela nous permettra d’exiger encore plus nettement que certains pays fassent leur devoir de vérité dans ce dossier. Mais je ne vous dirai pas lesquels maintenant. Les grands pays européens sont-ils impliqués ? Ils savaient ce qui se passait. A l’image de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne ou de la France. Mais ils n’ont pas bougé. A mon avis, des accords secrets entre les gouvernements occidentaux ont été signés après le 11 septembre 2001 pour donner plus de pouvoirs à leurs services de renseignement. C’est ce qui explique pourquoi certains pays sont hostiles à mes investigations. Et le fait que leur parlement ou leur opinion publique ne manifeste pas un grand intérêt pour cette question ne les motive pas à agir.

    Pourquoi cette indifférence ?

    On a peur de ce qu’on ne connaît pas. La population craint la psychose terroriste. Elle fait de plus en plus souvent l’équation « musulman égale islamiste, islamiste égale terroriste ». C’est une terrible bombe à retardement. D’autant qu’on déplace le problème du terrorisme sur le terrain de la confrontation interculturelle.

    Votre travail est-il utile ?

    L’autre jour, je me promenais dans la forêt, j’ai vu par terre un sachet en plastique, je l’ai donc ramassé. La personne qui était avec moi m’a demandé pourquoi. A mon avis, les progrès dans le domaine des droits de l’homme se font à travers une infinité de petits gestes. J’ai d’ailleurs été étonné du nombre de personnes qui m’ont écrit pour me soutenir. Ils me disaient que c’est bien qu’un politicien se préoccupe de nos valeurs de liberté, alors qu’elles sont absentes de l’agenda politique. Comme si elles étaient conquises.

    Ce n’est pas le cas...

    La guerre contre le terrorisme est un prétexte pour limiter les libertés individuelles. Elles gênent ceux qui ont le pouvoir. La liberté de presse s’érode par exemple un peu partout. Et puis, c’est tout de même curieux qu’on ne combatte pas le trafic d’armes avec la même énergie que le terrorisme. Comment se fait-il que des avions pleins d’armes arrivent chaque jour au Darfour ?

    Mais pour les Américains, ces vols secrets et ces transferts de prisonniers sont-ils une manière de prévenir d’autres attentats ?

    Je ne dis pas qu’il ne faut pas combattre le terrorisme, mais cela doit être fait dans les règles de la démocratie. Il n’est pas normal qu’un prévenu ne puisse pas se défendre. Il doit avoir droit à un procès. Et rien ne dit que ces méthodes sont plus efficaces. C’est même plutôt le contraire. Les Français, qui avaient infiltré les organisations islamistes, avaient averti les USA de l’imminence du danger. En outre, en employant des moyens de voyous, on se met au niveau des terroristes. On crée aussi des mouvements de sympathie qui sont au terrorisme ce que l’oxygène est au feu.

    Vous, qui tentez de remettre l’église au milieu du village dans ce dossier des prisons secrètes, vous sentez-vous en danger ?

    Non, mais surveillé oui. J’ai eu l’occasion de parler à des journalistes étrangers, et tout à coup, j’ai eu la certitude qu’ils travaillaient pour des services de renseignement.

    Auriez-vous pu être piégé ?

    Ce n’est pas difficile. Mais je ne crois pas. De toute façon, je n’ai rien à cacher. Cela dit, on pourrait détruire mon image et donc ma crédibilité pour me faire taire.

    Vous sentez-vous assez soutenu ?

    Nous sommes deux à Strasbourg, dont une personne à temps partiel, pour traiter le dossier des vols secrets. C’est ridicule. C’est comme courir sur le circuit de Monza contre les F1 avec un vélo militaire. C’est une « impossible mission ».

    Les vols secrets de la CIA se poursuivent-ils ?

    Il semble que oui. Mais j’ose espérer que cela ne se passe plus en Europe. Tout cela pose aussi la question de la maîtrise des services secrets qui ne sont quasiment plus contrôlés par les Etats. C’est un danger pour la démocratie.  Patrick Vallélian  et Sid Ahmed Hammouche (Elwatan.com)


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