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Par MEDIA1 le 7 Septembre 2007 à 10:47
our se faire entendre, les Algériens ont choisi le silence. En refusant dans leur grande majorité de se rendre aux urnes, le 17 mai, pour renouveler leurs députés, ils n'ont pas suivi les appels au boycott lancés par la branche d'Al-Qaida au Maghreb. Ils ont en réalité manifesté leur refus de cautionner davantage le semblant de vitrine démocratique qui leur est imposé depuis des années : institutions vides de sens et de pouvoir, multipartisme de façade, responsables politiques réduits à l'état de pantins... Jamais la population algérienne n'avait manifesté un tel désintérêt pour une consultation électorale depuis l'indépendance du pays : 35,5 % de participation, selon le taux officiel. Dans la réalité, sans doute encore moins (entre 12 % et 20 %).
Le pouvoir a-t-il entendu le message qui lui était adressé ? A écouter Yazid Zerhouni, le ministre de l'intérieur, se féliciter, d'une voix monocorde, deux heures durant, vendredi 18 mai à Alger, du succès de ces élections législatives, on peut en douter. Difficile de savoir si le ministre croyait à ce qu'il disait ou s'il ne cherchait qu'à sauver les apparences, face à la presse algérienne et internationale. M. Zerhouni pourra-t-il jamais mesurer, en tout cas, l'ironie de la situation lorsqu'il a célébré "la maturité politique" dont venaient de faire preuve les citoyens algériens à l'occasion de ces élections législatives ?
Sur ce point, le ministre ne se trompe pas. La société algérienne n'est pas immature. "Elle est même très bien informée sur les standards minimaux d'une vie politique sérieuse. Ne pas le comprendre ne peut mener qu'à des déconvenues, souligne K. Selim, éditorialiste au Quotidien d'Oran. Le système en place est totalement organisé sur une logique de conservation et surtout de défiance à l'égard d'une société qui s'est rebellée en 1988 et qui a "mal voté" (en faveur des islamistes) en décembre 1991. Et il ne semble pas près de sortir de cette fixation qui le pousse à décider lui-même de la représentation des Algériens."
Le pouvoir reste en effet hanté par la victoire du Front islamique de salut (FIS), il y a seize ans. Il n'a de cesse, depuis, de façonner une scène politique à son image, en entretenant artificiellement des apparences de partis - la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN), truffée de plus d'une vingtaine de formations différentes, certaines microscopiques, a des allures de mosaïque -, à coups aussi d'interdictions, d'éliminations ou, à l'inverse, de regroupements forcés.
Dernier exemple en date de ces manipulations à courte vue : la disparition du parti El Islah du paysage politique. Par des manoeuvres administratives, le pouvoir a éliminé il y a deux mois Abdallah Djaballah, le chef charismatique de ce parti islamique agréé, non membre de l'Alliance présidentielle. Dans la nouvelle APN, El Islah (conduit par un autre leader, sans légitimité) ne dispose plus que de trois sièges, contre quarante-trois précédemment. Or M. Djaballah conserve une réelle popularité au sein d'une bonne partie de l'électorat islamiste en Algérie. A l'inverse de son frère ennemi, le Mouvement de société pour la paix (MSP, ex-Hamas), cet islamiste pur et dur, à l'allure austère, n'a jamais accepté d'entrer au gouvernement et a toujours exprimé des positions critiques à l'égard du pouvoir.
El Islah n'a sans doute pas tort d'affirmer qu'il a été écarté parce que faisant de l'ombre au FLN et que son chef Djaballah devenait une figure trop visible de la scène politique algérienne. Mais escamoter M. Djaballah ne le fait pas disparaître. D'autant que les chaînes de télévision paraboliques du Golfe, Al-Jazira notamment, s'empressent de lui offrir leur antenne. Son éviction suscite une grande frustration en Algérie, au sein de l'électorat islamiste. Même problème avec l'ex-FIS, dorénavant interdit, mais dont les chefs historiques, Abassi Madani (exilé au Qatar) et Ali Benhadj (resté à Alger), conservent leur aura. Soigneusement annoncés à l'avance, les déplacements d'Ali Benhadj dans les mosquées d'Alger sont suivis avec une ferveur discrète mais réelle par de nombreux fidèles, souvent des jeunes.
APPARITIONS INOPINÉES
Gracié, donc libre de ses mouvements comme beaucoup d'autres islamistes depuis la "réconciliation nationale", il y a un an et demi, Ali Benhadj semble tenté de mettre fin à la retraite que le pouvoir lui avait imposée, ces trois dernières années, à sa sortie de prison. Le numéro 2 de l'ex-FIS fait de plus en plus fréquemment des apparitions inopinées ici et là - à Blida, Alger ou ailleurs -, quitte à plonger dans l'embarras ou la fureur ceux à qui il rend visite de façon ostensible...
Seize ans après l'interruption du processus électoral, le pouvoir algérien ne peut que le constater : le traitement autoritaire de l'islamisme est un échec. L'électorat islamiste refuse de se laisser capter par les partis du pouvoir. D'où le gouffre qui sépare les partis de la société, d'où surtout la crise de la représentation politique en Algérie. En janvier 1995, une proposition de solution - le "Contrat de Rome" - était apparue. Parce qu'elle préconisait de vrais mécanismes légaux pour quiconque accéderait au pouvoir et qu'elle insistait sur la question des libertés, elle allait être rejetée par le pouvoir. Mais l'Algérie, si elle veut avancer, pourra-t-elle éviter éternellement d'établir un vrai contrat entre le pouvoir et les forces politiques réelles ?
Pour l'heure, le "système" est surtout préoccupé de sa survie. Les jeux d'ombres se multiplient, alors que la santé du président Bouteflika décline. Le peuple algérien est tenu dans l'ignorance de l'état réel de son président, ce qui ajoute au climat d'incertitude et d'anxiété. Officiellement, M. Bouteflika est en pleine forme. Il est même "infatigable", a affirmé, le 18 mai, le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, contre toute évidence. "L'entourage du président parvient presque à donner le change. Mais ce qu'il n'arrive pas à faire, c'est à masquer ses absences prolongées", admet un membre du pouvoir.
Soumis à des traitements répétés - qui le redopent un temps -, préoccupé par le mauvais état de santé de sa mère, âgée de 91 ans, plus encore que par le sien, M. Bouteflika ne préside plus vraiment la maison Algérie. D'autres s'en chargent pour lui. Ils le font dans la pagaille, sans la lucidité et la capacité d'anticipation que réclame le pays. L'Algérie est en état d'ébullition sociale. Les jacqueries se poursuivent, du nord au sud et d'est en ouest, parfois une semaine durant. Privés de véritables représentants, les jeunes Algériens ne connaissent que l'émeute comme moyen d'expression. L'étincelle menace depuis longtemps d'enflammer le pays. Il suffirait d'un rien...
Florence Beaugé ( lemonde.fr)
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Par MEDIA1 le 5 Juillet 2007 à 19:05
Vidéo : Le Tsahal tire sans pitié sur le caméraman d'un Chaîne TV palestinienne
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Par MEDIA1 le 25 Mai 2007 à 08:27
PARIS (Reuters) - Un sondage mené dans cinq pays européens et aux Etats-Unis montre de fortes disparités dans la perception de l'immigration régulière et les mesures à prendre pour faciliter l'intégration.
D'après cette enquête Novatris/Harris Interactive pour France 24 et l'International Herald Tribune, 54% des Français et 59% des Américains estiment que l'immigration est une bonne chose alors que 54% des Britanniques pensent le contraire.
De même, 67% des Britanniques et 55% des Italiens estiment que les immigrés en situation régulière sont trop nombreux dans leur pays, contre 32% des Français et 35% des Américains.
Le sentiment d'échec de l'intégration est plus largement partagé, 58% des Allemands étant de cet avis, 56% des Français, 52% des Italiens et 50% des Britanniques.
Lorsqu'on leur demande s'il faut des mesures politiques spécifiques pour faciliter l'insertion des immigrés, 56% des Français sont pour tandis que 69% des Britanniques sont contre.
La question du droit de vote des immigrés fait également apparaître des différences entre les pays, 53% des Américains étant opposés à leur octroyer ce droit quelle que soit l'élection contre 38% des Britanniques et 28% des Français.
L'accès aux prestations sociales provoque en revanche une levée de boucliers, 80% des Italiens, 79% des Britanniques, 69% des Allemands et 78% des Américains estimant que les immigrés en situation régulière ne devraient pouvoir en bénéficier qu'à partir du moment où ils ont la nationalité du pays d'accueil.
La majorité des Européens et des Américains estiment que le contrôle aux frontières est trop laxiste: 80% des Britanniques, 78% des Italiens, 73% des Américains et 56% des Français étant de cet avis.
Une forte proportion des personnes interrogées se prononcent pour l'expulsion de tous les immigrés en situation irrégulière, une mesure souhaitée par 60% des Italiens, 59% des Britanniques, 54% des Allemands, 46% des Américains et 43% des Espagnols.
Les Français sont plus mitigés, 34% d'entre eux estimant qu'il faut expulser tous les immigrés clandestins et 19% qu'il faut leur permettre de rester sur le territoire s'ils ont des enfants scolarisés.
Le sondage a été réalisé du 2 au 14 mai à partir d'un échantillon de 6.585 personnes en France, Allemagne, Espagne, Italie, Royaume-Uni et Etats-Unis.
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Par MEDIA1 le 16 Mai 2007 à 21:44Dans son dernier ouvrage, « Comment le Djihad est arrivé en Europe », le journaliste allemand Jürgen Elsässer met en évidence la continuité de la filière djihadiste. Des combattants musulmans recrutés par la CIA pour lutter contre les Soviétiques en Afghanistan ont été employés successivement en Yougoslavie et en Tchétchènie, toujours avec le soutien de la CIA, mais peut-être parfois hors de son contrôle. Sappuyant sur des sources ouvertes diversifiées, principalement yougoslaves, néerlandaises et allemandes, il a reconstitué le parcours dOussama Ben Laden et de ses lieutenants en Bosnie-Herzégovine aux côtés de lOTAN.
Silvia Cattori : Votre enquête sur les agissements des services secrets fait un constat effrayant. Cest ainsi que lon découvre que depuis les années 80 les États-Unis ont investi des milliards de dollars pour financer des activités criminelles et que par le biais de la CIA ils sont directement impliqués dans des attentats que lon attribue à des musulmans. Quel est lapport de votre livre ?
Jurgen Elsässer : Cest le seul ouvrage qui établit le lien entre les guerres dans les Balkans des années 90 et les attentats du 11 septembre 2001. Tous les grands attentats, à New York, à Londres, à Madrid, nauraient jamais eu lieu sans le recrutement par les services secrets américains et britanniques de ces djihadistes à qui lont attribue les attentats. Sur les manipulations des services japporte un nouvel éclairage. Dautres livres que le mien ont fait état de la présence dOussama Ben Laden dans les Balkans. Mais leurs auteurs ont présenté ces combattants musulmans présents dans les Balkans, comme des ennemis de lOccident. Les informations que jai collectées à de multiples sources, démontrent que ces djihadistes sont des marionnettes entre les mains de lOccident et non pas, comme on le prétend, des ennemis.
Silvia Cattori : Dans le cas de la guerre des Balkans, les manipulations dÉtats sont clairement désignées dans votre livre. Les États-Unis ont soutenu Ben Laden qui avait pour travail de former les Moudjahidines. Nul ne peut donc plus ignorer que ces attentats qui glacent lopinion nauraient jamais existé si les « terroristes » navaient pas été entraînés et financés par les services secrets occidentaux ?
Jürgen Elsässer : Oui, en effet, cest le résultat de faits que lon peut observer. Mais on ne peut pas dire que lintervention des pays occidentaux en ex-Yougoslavie avait pour objectif de préparer les attentats du 11 septembre. Pour être précis : ces attentats sont une conséquence de la politique occidentale des années 90 car lOTAN a mis en place ces djihadistes dans les Balkans et a collaboré avec eux. Les militants musulmans qui ont été désignés comme responsables des attentats du 11 septembre ont fait partie de ce réseau.
Silvia Cattori : Selon vous, quel était lintérêt des États-Unis et de lAllemagne à dresser les peuples des Balkans les uns contre les autres ?
Jürgen Elsässer : LOccident avait un intérêt commun à détruire la Yougoslavie, à la démembrer, parce que, après la fin du bloc soviétique, elle aurait été un modèle de combinaison intelligente entre éléments capitalistes et socialistes. Mais lOccident voulait imposer le modèle néolibéral à tous les pays.
Silvia Cattori : LEurope ne sest-elle pas imprudemment engagée dans une guerre manipulée par les néoconservateurs ?
Jürgen Elsässer : Cest difficile à dire. Je crois que, dans les années 90, la politique des États-Unis, était inspirée par leur victoire contre les Soviétiques en Afghanistan. Cétait le modèle quils voulaient appliquer aux Balkans. Si, ces années-là, léconomie des États-Unis nétait pas tombée dans la dépression, peut-être que des politiciens plus réalistes, comme Kissinger, auraient pu garder le contrôle de la politique américaine. Je pense que la coïncidence entre la dépression économique et lagressivité de lécole néoconservatrice a déterminé ce qui sest passé.
Silvia Cattori : Pensez-vous quun dirigeant comme Blair, par exemple, une fois embarqué dans les projets des néoconservateurs, à un certain point, il en est devenu lotage ?
Jürgen Elsässer : Je ne connais pas assez bien la position de Blair. Cest plus facile de voir ce qui se passe aux États-Unis. On peut voir que Bush est lotage de son entourage. Et, comme il nest pas très intelligent, il nest pas en mesure de prendre les décisions et doit suivre les idées de son entourage. Il est clair que son père était contre lattaque contre lIrak en 2003.
Silvia Cattori : La première guerre du Golfe ne faisait-elle pas partie dun plan visant à déclencher dautres guerres par la suite ?
Jürgen Elsässer : Non, il ny a pas eu de lien avec la guerre en Irak en 1991. Il y a eu deux phases. Jusquà la fin de la période Clinton, la politique des États-Unis était impérialiste, mais en même temps pragmatique. Ils ont chassé les Soviétiques hors dAfghanistan. Ils ont vaincu lIrak en 1991. Leur guerre sest arrêté une fois le Koweït libéré. Ensuite ils ont attaqué la Bosnie et la Yougoslavie ; mais cela sest produit étape par étape. Tout est allé hors de contrôle après le 11 septembre.
Silvia Cattori : Les néoconservateurs ny sont pour rien ?
Jürgen Elsässer : Les néoconservateurs, groupés autour de Perle, avaient rédigé un document, un an avant le 11 septembre, selon lequel lAmérique avait besoin dun évènement catalyseur comme lattaque de Pearl Harbour. Le 11 septembre fut cet évènement catalyseur. Je crois que les gens autour de Perle ont souhaité les attentats du 11 septembre.
Silvia Cattori : Quel était lobjectif poursuivi par les États-Unis en attaquant la Serbie ? Sagissait-il simplement, comme lindique votre livre, de sinstaller dans une région stratégique située sur une voie de transit pour le pétrole et le gaz dAsie centrale ? Ou lalliance des États-Unis avec les combattants musulmans dirigés par Izetbegovic, avait-elle un second objectif : créer un foyer dextrémisme musulman aux portes de lEurope pour sen servir dans le cadre de manipulations terroristes ? Et, si oui, dans quel but ?
Jürgen Elsässer : Les États-Unis voulaient, comme lAutriche à la fin du 19ème siècle en Bosnie, créer un Islam « européen » pour affaiblir les états islamiques au Moyen-Orient, cest-à-dire, à cette époque, lEmpire Ottoman, aujourdhui lIran et les états arabes. Les néoconservateurs avaient encore dautres plans : construire un réseau clandestin de marionnettes « fondamentalistes » pour faire le sale travail contre la « vieille » Europe.
Silvia Cattori : Résultat, une guerre civile terrible. Comment lEurope a-t-elle pu participer à la destruction de la Yougoslavie, qui apparaissait comme un exemple de cohabitation parfaitement réussie entre ethnies ? En faisant des Serbes les coupables, lEurope na-t-elle pas fait voler en éclat un pays qui était une des constructions majeures de laprès-guerre. Sur quelle légitimité lEurope fondait-elle son intervention ?
Jürgen Elsässer : Dabord, au début des années 90, lAllemagne a mené lattaque en se basant sur les principes de lauto-détermination « ethnique » : cest-à-dire la vieille ruse dHitler contre la Tchécoslovaquie et la Pologne en 1938/39. Ensuite, les États-Unis, ont pris le relais et ont fait léloge des « droits de lhomme », une escroquerie évidente.
Silvia Cattori : Dans votre enquête, Israël nest jamais mentionné. Navez-vous pas minimisé limportance des néoconservateurs pro-israéliens qui, à lintérieur du Pentagone, serviraient davantage les intérêts dIsraël que ceux des États-Unis ?
Jürgen Elsässer : Il y a des Israéliens qui ont collaboré avec les néoconservateurs, cest un fait. Mais je ne suis pas sûr du rôle joué par Israël dans cette affaire. Sharon était contre le soutien des Albanais du Kossovo par lOTAN. Et, en 1998, il a exprimé sa crainte à lidée que lOTAN soutienne la mise en place déléments pro-islamiques dans les Balkans. Je crois également quil nétait pas favorable à cette guerre lannée suivante.
Silvia Cattori : Vous ne voyez pas non plus de lien entre les services secrets israéliens et les attentats du 11 septembre 2001 ?
Jürgen Elsässer : Il y a des liens, mais je nai pas analysé le caractère de ces liens. Par exemple, immédiatement après le 11 septembre, un certain nombre dagents israéliens ont été arrêtés aux États-Unis. Ils étaient présents sur les lieux où se préparaient les attentats. Il y a des analystes qui disent que cest là une preuve quIsraël était directement impliqué dans ces attentats. Mais cela pourrait également signifier autre chose. Il se pourrait que ces agents observaient ce qui se passait, quils étaient au courant que les services secrets américains soutenaient ces « terroristes » dans la préparation de ces attentats, mais quils garderaient leur savoir pour sen servir au moment opportun, et pouvoir exercer un chantage le moment venu : « Si vous ne soutenez pas davantage Israël, nous allons livrer ces informations aux médias ». Il y a même une troisième possibilité, à savoir que ces espions israéliens voulaient prévenir les attaques mais ont échoué. En ce moment, nous savons seulement que ces types étaient sur place et quils ont été arrêtés. Des investigations supplémentaires sont nécessaires.
Silvia Cattori : Ces liens mettent-ils en évidence que les attentats du 11 septembre 2001 faisaient partie dun plan conçu de longue date ?
Jürgen Elsässer : Je ne suis pas certain quil y avait un plan établi de longue date. Il se peut que des gens comme Richard Perle improvisent beaucoup et se servent déléments criminels quils ont mis en place mais quils ne contrôlent pas en permanence. Comme, lors de lassassinat de Kennedy, il est clair que la CIA était impliquée, mais on ne sait pas si cela avait été planifié au sommet, à Langley [le quartier général de la CIA], ou si ce sont les milieux les plus violents des exilés cubains travaillant pour la CIA qui lon fait, le quartier général de la CIA se bornant à le tolérer.
Silvia Cattori : Si, demain, ces personnages regroupés autour de Perle étaient mis à lécart, la stratégie de guerre antimusulmane des États-Unis et les manipulations qui la justifient, sarrêteraient-elles ?
Jürgen Elsässer : Elle sarrête quand ils perdent une guerre.
Silvia Cattori : La guerre, ne lont-ils pas perdue en Irak ?
Jürgen Elsässer : La guerre ne sera perdue que quand ils quitteront le pays, comme au Vietnam.
Silvia Cattori : Ces musulmans qui, comme Mohammed Atta, étaient des citoyens ordinaires avant dêtre enrôlés par la CIA, comment ont-ils pu être conduits à des actions aussi terrifiantes, sans savoir quils étaient manipulés par les agents secrets du camp opposé ?
Jürgen Elsässer : Il y a des jeunes qui peuvent être fanatisés et manipulés très facilement par des services. Les personnages haut placés nignorent pas ce qui se passe et savent par qui ils sont engagés.
Silvia Cattori : Ben Laden, par exemple, savait-il quil servait les intérêts des États-Unis ?
Jürgen Elsässer : Je nai pas étudié son cas. Jai étudié le cas dAl Zawahiri, le bras droit de Ben Laden, qui était le chef des opérations dans les Balkans. Au début des années 90, il a voyagé tout au travers des États-Unis avec un agent de lUS-Special Command pour collecter de largent pour le Djihad ; cet homme savait quil participait à cette collecte dargent dans une activité qui était appuyée par les États-Unis.
Silvia Cattori : Tout cela est très inquiétant. Vous apportez la preuve que les attentats qui se sont produits depuis 1996 (les attentats dans le métro de Paris), nauraient jamais été possibles si la guerre dans les Balkans navait pas eu lieu. Et ces attentats qui ont fait des milliers de victimes vous les imputez à des services occidentaux. Lopinion en Occident a donc été trompée par des gouvernements embarqués dans des actions terroristes ?
Jürgen Elsässer : Le réseau terroriste que les services secrets américains et britanniques ont formé durant la guerre civile en Bosnie et plus tard au Kossovo, a fourni un réservoir de militants que lon a ensuite retrouvés impliqué dans les attentats de New York, Madrid, Londres.
Silvia Cattori : Comment cela sest-il passé concrètement ?
Jürgen Elsässer : Une fois la guerre en Afghanistan finie, Oussama Ben Laden a recruté ces militants djhadistes. Cétait son travail. Cest lui qui les a entraînés, partiellement avec le soutien de la CIA, et qui les a mis en place en Bosnie. Les Américains ont toléré la connexion quil y avait entre le Président Izetbegovic et Ben Laden. Deux années plus tard, en 1994, les Américains ont commencé à envoyer des armes, dans une opération clandestine commune avec lIran. Après le traité de Dayton, en novembre 1995, la CIA et le Pentagone ont recruté les meilleurs des djihadistes qui avaient combattu en Bosnie.
Silvia Cattori : Comment cela se fait-il que ces musulmans se soient mis entre les mains de services qui servaient des intérêts idéologiques opposés aux leurs ?
Jürgen Elsässer : Jai analysé les témoignages donnés par quelques djihadistes interrogés par les juges allemands. Ils ont dit quaprès le traité de Dayton, qui stipulait que tous les ex-combattants étrangers devaient quitter le pays, ils navaient plus dargent et nulle part où aller. Quant à ceux qui pouvaient rester en Bosnie, parce quon leur avait fourni des passeports bosniaques, ils étaient eux aussi sans travail et sans argent. Le jour où des recruteurs sont venus sonner à leur porte et leur ont proposé 3000 dollars par mois, pour servir dans larmée bosniaque, ils ne savaient pas quils étaient recrutés et payés par des émissaires de la CIA pour servir les États-Unis.
Silvia Cattori : Par la suite, quand on les a envoyés préparer des attentats à Londres en juillet 2005, par exemple, ne se sont-ils pas rendus compte quils étaient entre les mains dagents secrets occidentaux qui les manipulaient ?
Jürgen Elsässer : Il nest pas clair que ce soient réellement des jeunes musulmans issus de la banlieue de Londres qui aient commis les attentats, comme la police la prétendu. Il y a dautres indices selon lesquels les bombes étaient fixées sous les rames. Il est aussi possible que des bombes aient été fixées sous les rames sans que ces jeunes le sachent. Dans ce cas là, il nest pas sûr que les jeunes musulmans que lenquête a incriminés, aient commis ces attentats.
Silvia Cattori : On peine à cerner le but que poursuivent les États occidentaux en engageant leurs services dans des manipulations criminelles ?
Jürgen Elsässer : Ce nest pas facile à dire. Souvenez-vous de lassassinat de Kennedy. Qui a fait cela ? Cest sûr que ce sont des gens de la CIA qui ont soutenu le deuxième tueur, cest sûr quOswald a été assassiné par un homme qui avait été mandaté par la CIA. Ce qui nest pas clair, cest si ces hommes recrutés par la CIA ont agi sur ordre de Johnson ou de Dulles, ou sils étaient liés à des milieux dexilés cubains extrémistes, cest-à-dire affiliés à la maffia. Je ne crois pas que Bush ou Blair soient les chefs. Je ne crois pas en la théorie de la grande conspiration. Je crois que les services secrets engagent des hommes à qui lon ordonne dexécuter les affaires sales ; ces agents agissent comme ils veulent. Peut-être savez-vous que le 11 septembre 2001, quelquun a essayé de tuer Bush. Quest-ce que cela veut dire ? Cest difficile à expliquer.
Silvia Cattori : Vous voulez dire que Bush, par exemple, est lui-même otage de gens qui, à lintérieur du Pentagone, forment un État dans lÉtat qui échappe également au commandement de larmée américaine ?
Jürgen Elsässer : Oui. Bush est stupide. Il nest quun instrument entre les mains dautres personnes.
Silvia Cattori : Vous pensez à des gens qui sont sous linfluence directe de personnages comme Perle, Wolfowitz, Feith ? Vous pensez que ce serait eux qui, après la guerre des Balkans, auraient été les véritables commanditaires de ces attentats et que ces attentats ne sont pas séparés les uns des autres, quil y a un lien entre Madrid et Londres ? Cela veut-il dire que les États-uniens sont prêts à sallier avec le diable pour semer le chaos partout dans le cadre de cette guerre antimusulmane, anti-arabe menées sous prétexte de terrorisme ? Un terrorisme fabriqué ?
Jürgen Elsässer : Oui, il y a un double gouvernement qui échappe au contrôle de Bush. Ce sont des néoconservateurs, comme Cheney, Rumsfeld, Wolfowitz, Perle, des gens liés au pétrole et aux industries militaires. Le chaos global est dans lintérêt de lindustrie militaire : quand il y a le chaos dans le monde entier, on peut vendre des armes et le pétrole plus cher.
Silvia Cattori : Youssef Asckar a très bien décrit cet État dans lÉtat auquel vous donnez crédit [1]. Israël nest-il pas le premier pays intéressé par cette stratégie du chaos, donc par la manipulation des attentats terroristes ? La propagande du lobby pro-israélien ne tend-t-elle pas à faire croire quIsraël est menacé par des Arabes fanatisés ?
Jürgen Elsässer : Ce nest pas certain que cette stratégie puisse servir les intérêts dIsraël car, si les choses continuent de la sorte, tout le Proche-Orient sera en flammes, y compris Israël. On sest servi du même procédé durant la guerre en Bosnie. Pour diaboliser les Serbes, les médias de lOuest ont inventé les histoires de camps de concentration et fait des montages photographiques pour comparer les Serbes à des nazis. Cette propagande visait à gagner lopinion à la guerre contre la Serbie mais, en ce qui concerne les États-Unis, elle nétait pas forcément alimentée par le lobby juif mais par des stratèges chrétiens et athées. Ces stratèges jouent la carte « juive ». Cest ma thèse. On voit cela actuellement avec la propagande contre lIran ; les stratèges de la guerre jouent la carte « juive » pour impressionner les gens qui ont plus de morale que dintelligence.
Silvia Cattori : Les manipulations récentes viennent confirmer, en partie, votre thèse : au même moment où les États-Unis voulaient faire passer au Conseil de Sécurité des sanctions contre lIran, un journal canadien a écrit que lIran voulait contraindre les juifs iraniens à porter léquivalent dune étoile jaune [2]]]. Mais je me référais à ces personnalités ouvertement pro-israéliennes qui, en France par exemple, jouent un rôle important dans la formation de lopinion car elles occupent des positions médiatiques stratégiques, et dont le parti pris communautaire les conduits toujours à appuyer la politique dIsraël et des États-Unis, peut importe si elle est criminelle. Souvenez-vous du soutien actif apporté à Izetbegovic en Bosnie par Bernard-Henri Lévy et Bernard Kouchner. Une fois la Serbie à genoux, ils ont tout de suite dirigé leur propagande contre les Arabes et les musulmans ; il sagissait cette fois de mobiliser lopinion en faveur de la « guerre des civilisations ». Quand ils ont parlé de « camps de concentration » pour associer les Serbes à Hitler, nont-ils pas participé aux manipulations de lOTAN ?
Jürgen Elsässer : Nous avons assisté au même phénomène en Allemagne. Les journalistes juifs qui soutenaient la guerre contre la Yougoslavie avaient accès aux plateaux télévisés. Mais les journalistes qui étaient contre, quils fussent de confession juive ou pas, ont été écartés du débat. Je pense que les médias et les politiques se servent des voix juives pour des enjeux géostratégiques.
Silvia Cattori : Si, comme vous le dites, ce qui sest passé dans les Balkans nétait que la répétition de ce qui sétait passé en Afghanistan, ce qui a succédé faisait donc partie du même processus. Pensez-vous que nos autorités connaissent les risques des guerres provoquées par leurs services secrets ?
Jürgen Elsässer : Mon espoir est quil y ait une réaction de la part des militaires aux États-Unis. Il y a parmi eux des gens qui savent très bien que toutes ces guerres ne sont pas intelligentes. Ils savent que les États-Unis vont perdre cette guerre. Dans larmée américaine, ils sont impérialistes mais ils ne sont pas fous, ils ne sont pas daccord avec ce qui se passe. Mais les néoconservateurs sont fous, ils veulent faire la Troisième Guerre mondiale contre tous les Arabes et tous les musulmans, comme Hitler qui voulait tuer tous les juifs et attaquer tous les autres pays ; les généraux allemands avaient averti Hitler de ce quil risquait.
Silvia Cattori : Votre espoir est quun changement survienne de manière inattendue ?
Jürgen Elsässer : Pour arrêter cette folie, je ne vois de possibilité de changement que parmi des forces qui sont, elles, restées rationnelles. Le commandement supérieur de larmée américaine a écrit une lettre à Bush pour dire quil ne veut pas participer à une attaque contre lIran avec une arme nucléaire. Peut-être que Bush attaquera ; mais les conséquences seraient plus graves que dans le cas dIrak. Il sest passé la même chose avec les nazis : ils attaquent, ils attaquent, et un jour il y a Stalingrad et le début de la défaite. Mais cette aventure a coûté la vie de 60 millions dêtres humains.
Silvia Cattori : Est-ce bien là ce qui a motivé votre effort en écrivant ce livre : alerter les consciences afin déviter de nouveaux désastres et de nouvelles souffrances ? Dautant quaprès lIrak ce serait au tour de lIran ?
Jürgen Elsässer : Oui. Mais des personnages comme Bush se fichent de tout cela. Je ne suis pas totalement pessimiste sur lIran : on pourrait voir une répétition de laxe Paris, Berlin, Moscou. Notre chancelière, qui est normalement une marionnette des États-Unis, a offert une coopération stratégique à la Russie, car lAllemagne dépend entièrement du pétrole et du gaz russe. Cest un argument fort. Les Allemands sont des impérialistes, mais ils ne sont pas fous.
Silvia Cattori : Dans les Balkans nest-ce pas lAllemagne qui a ouvert la porte à la guerre ?
Jürgen Elsässer : Oui, cest vrai. Mais, aujourdhui, vous voyez que Joschka Fischer et Madeleine Albright ont envoyé une lettre ouverte à Bush pour lui dire de ne pas attaquer lIran. Mme Albright a précisé que lon ne peut pas attaquer tous les gens que lon naime pas. Cest rationnel.
Silvia Cattori : Avez-vous pu recueillir ces éléments qui illustrent les agissements des services secrets parce que, aujourdhui, inquiets de lévolution de la politique internationale, des gens commencent à parler ?
Jürgen Elsässer : Oui. Je me suis beaucoup appuyé sur les informations de gens qui travaillent au sein de « la bête ».
Silvia Cattori : Partout dans le monde ?
Jürgen Elsässer : Je peux seulement vous dire que ce sont des gens en Europe de lOuest. Ce sont des gens qui nont pas cessé dutiliser leur tête.
Silvia Cattori : Pour avoir la preuve des manipulations qui ont entouré l« Incident du Golfe du Tonkin », incident qui a permis aux États-Unis de déclencher la guerre contre le peuple vietnamien, il a fallu attendre longtemps. Les choses ont-elles donc changé aujourdhui ce qui permettrait de riposter à temps ?
Jürgen Elsässer : Il y a une grande différence entre la situation des années 60 et celle daujourdhui. En République fédérale dAllemagne, par exemple, on était à cette époque en faveur de la guerre contre les communistes au Vietnam. La version officielle qui disait notre république en danger dêtre attaquée par les communistes était partagée par une grande partie de lopinion. Ce qui a changé cest, quaujourdhui, la majorité de la population est contre la guerre, sans discussion.
Silvia Cattori : Vous soulignez à juste titre le caractère religieux extrémiste de la Bosnie-Herzégovine sous Izetbegovic mais, alors que vous doutez du soutien dIsraël à cette espèce débauche de lémirat des Taliban, ne surévaluez-vous pas le rôle de lIran et de lArabie saoudite ? Richard Perle était le principal conseiller politique dIzetbegovic. Les Iraniens et les Saoudiens nont-ils pas fait de la surenchère islamique en espérant prendre le contrôle dun régime musulman qui ne tenait ses ordres que de Tel-Aviv et Washington. En fait, Izetbegovic nétait-il pas un agent dIsraël ?
Jürgen Elsässer : Le Mossad a aidé les Serbes bosniaques, ils leur ont même fourni des armes. Il ny a rien qui indique que le gouvernement israélien ait aidé Izetbegovic. Il a été soutenu par les Américains, et Clinton sappuyait sur le lobby sioniste aux États-Unis, mais ce lobby navait pas le soutien du gouvernement israélien pendant la guerre de Bosnie.
Silvia Cattori : En ce qui concerne certaines de vos sources, peut-on accorder crédit aux assertions de Yossef Bodanski, directeur de Groupe de travail sur le terrorisme et la guerre non conventionnelle près du Sénat américain ?
Jürgen Elsässer : Je ne fais confiance à personne. On prétend que Bodansky a des liens avec des sources du Mossad et cela rend nombre de ses conclusions suspectes. Dun autre côté il porte à notre connaissance beaucoup de faits intéressants qui contredisent la propagande officielle. Dans mon livre, je montre les contradictions au sein des élites dominantes des États-Unis et, à cet égard, Bodansky, est très intéressant.
Silvia Cattori : Il est dit dans votre livre : « Le terrorisme existe au Kossovo et Macédoine, mais dans sa majorité, il nest pas contrôlé par Ben Laden mais par les services secrets US ». Doutez-vous de lexistence dAl Qaeda ?
Jürgen Elsässer : Oui, comme je lai écrit dans mon livre, cest de la propagande fabriquée par lOccident.
Silvia Cattori : On a un peu limpression que, pour aller au bout de sa logique, votre enquête nest pas terminée. Certes, la Yougoslavie a été un laboratoire de la fabrication des réseaux islamistes, et votre livre montre bien que ces réseaux servent les intérêts des États-Unis. Pourtant, vous semblez croire en lexistence de réseaux islamistes internationaux qui auraient une base populaire dans le monde musulman, alors quen même temps votre recherche démontre que ces réseaux ne sont que des mercenaires des États-Unis et quils nont jamais rien fait pour les musulmans ?
Jürgen Elsässer : Regardez lexemple du Hamas : au début des années 80 il a été fomenté par le Mossad pour contrer linfluence de lOLP. Mais par la suite, le Hamas a développé sa propre base populaire et, maintenant, il fait partie de la résistance. Mais je parie quil y a encore des agents étrangers à lintérieur du Hamas.
Silvia Cattori : Vous avez mentionné que les inspecteurs des Nations-Unies sont infiltrés despions par les États-Unis. Pourrions-nous avoir des précisions ?
Jürgen Elsässer : Certains casques bleus de lUNPROFOR en Bosnie ont transporté des armes à destinations des Moudjahidines.
Silvia Cattori : Quand Peter Handke affirme que les Serbes ne sont pas les seuls coupables, quils sont les victimes de la guerre des Balkans on le proscrit. Qui a raison dans cette affaire ?
Jürgen Elsässer : De tous les côtés - Serbes, Croates, Musulmans les gens ordinaires ont tous perdu. Les Musulmans ont gagné la guerre en Bosnie avec laide de Ben Laden et de Clinton mais, maintenant, leur pays est occupé par lOTAN. Ils ont aujourdhui moins dindépendance quau temps de la Yougoslavie.
Silvia Cattori : Comment votre recherche se situe par rapport à celle dAndreas Von Bülow et Thierry Meyssan ?
Jurgen Elsässer : Nous partageons la même opinion sur les évènements du 11 septembre 2001 : nous pensons que la version officielle nest pas vraie. Toutes ces recherches combinées sont très utiles pour pouvoir continuer dapprofondir la réalité des faits. Ma spécialité, est davoir fait le lien entre les guerres des Balkans et le 11 septembre, tandis que Thierry Meyssan a analysé lattaque sur le Pentagone pour démontrer quelle était due à un missile et pas à un avion, et que Von Bülow, lui, est arrivé à la conclusion que les avions étaient guidés par une balise.
Silvia Cattori : Pour avoir remis en questions la vérité officielle, Thierry Meyssan a subi le discrédit et le blocage des médias. Allez-vous échapper à cela ?
Jürgen Elsässer : Il y a aussi un blocage contre mon livre. Il nest pas possible pour un seul auteur de casser ce blocage. Toutefois, cela ne peut empêcher nos thèses de faire leur chemin. Le public nest pas daccord avec ce que disent les médias : malgré leur blocage 35 à 40 % des gens ne croient pas ce que les médias leur disent. Il y a lexemple de lassassinat de Kennedy : aujourdhui, 90 % des gens ne croient pas en la version officielle et pensent que lassassinat de Kennedy était une action de la CIA.
Silvia Cattori : Mettre à jour les manipulations des États, qui se servent de leurs services de sécurité de manière criminelle, ne doit pas être sans danger ?
Jürgen Elsässer : Je crois que le danger vient seulement quand on vend plus de 100 000 livres. En Allemagne, en onze mois, mon livre na été vendu quà 6 000 exemplaires.
Silvia Cattori
Journaliste suisse (voltairenet.org)
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Par MEDIA1 le 9 Mai 2007 à 11:11
LAlgérie et les Etats-Unis signeront un protocole en juin
LAlgérie et les Etats-Unis vont signer au mois de juin un accord de coopération sur le nucléaire. Cest ce qua révélé le ministre de lEnergie et des Mines, Chakib Khelil, avant son départ aux Etats-Unis. A partir de Washington, où il est en visite, M. Khelil a confirmé la signature dun protocole de coopération au début du mois de juin. Laccord serait du type Sister Laboratory et permettrait des échanges entre les structures de recherche des deux pays dans le domaine du nucléaire.
LAlgérie dispose de deux petits réacteurs nucléaires de recherche et prépare une loi sur le nucléaire qui permettra de développer lactivité en lorientant vers des activités civiles telles que la production délectricité ou le dessalement deau de mer. Un avant-projet de loi devrait être soumis au gouvernement dans quelques mois. LAlgérie entretient déjà une coopération avec la Chine et lArgentine, les deux pays qui ont construit les deux réacteurs nucléaires existants. Des discussions sont menées avec la Russie pour développer une coopération dans ce même domaine. Avec les Etats-Unis, des contacts ont déjà eu lieu lannée passée. Une délégation de la NNSA (National Nuclear Security Administration) a séjourné en Algérie au mois de mars 2006. La délégation américaine dirigée par Kenneth E. Barker a rencontré le ministre de lEnergie et les responsables du COMENA (Commissariat national de lénergie atomique). Les discussions avaient porté sur la coopération en matière de formation dans le domaine de la sécurité des activités nucléaires à des fins pacifiques. Selon les déclarations des responsables du secteur, les deux parties avaient échangé leurs points de vue et examiné les possibilités de création de laboratoires jumelés (Sisters Laboratories). En août 2005, la Libye avait signé un protocole daccord avec la NNSA pour le même type de coopération à travers la formule du Sister Laboratory. Le sujet pourrait être discuté le 14 mai lors de la rencontre entre les ministres de lEnergie des deux pays à Washington. Hier, Chakib Khelil devait assister à Washington aux travaux de la deuxième session du Dialogue producteurs-consommateurs de gaz une conférence organisée par The Abraham Group. Du 9 au 11 mai, le ministre participera à New York aux travaux de la 15e session de la commission de lONU pour le développement durable (CCD-15). Cette session aura pour thème : « Lénergie pour le développement durable, le développement industriel, la pollution atmosphérique et les changements climatiques ». Le 15 mai, il participera à Washington au « Symposium de lénergie » organisé périodiquement par lUS Algeria Business Council (USABC). (Elwatan.com)
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